“Une société vaut ce qu’elle rapporte.” C’est sans doute ce que la plupart des spécialistes vous répondront si vous leur parlez de valorisation d’entreprise. Très utilisée, la méthode des « Discounted Cash Flows » (DCF) illustre parfaitement cet état de fait.
En se concentrant sur le potentiel de l’entreprise, la méthode considère la valeur économique de l’entreprise comme égale à l’actualisation de la somme des flux de trésorerie libres (‘Free Cash Flows’ abrégé FCF en anglais) attendus en général durant les 5 prochaines années, c’est-à-dire à disposition des actionnaires.

Le taux d’actualisation

En général, le taux d’actualisation des FCF est composé de 2 éléments: Le « CMPC » soit le coût moyen « pondéré » du capital (WACC en anglais) ainsi qu’une prime de risque.

Premièrement, le coût moyen pondéré (en pourcentage) représente le coût moyen du financement de l’entreprise et se calcule donc en fonction des sources de financement de l’entreprise: les dettes et les capitaux propres. Le calcul se définit en la somme des moyennes pondérées du coût de la dette (ajusté à l’impôt) et du coût du capital:

  • Le coût de la dette est facilement déterminable. D’un point de vue financier, le coût de la dette représente le taux de rentabilité exigé sur les fonds prêtés par les créanciers.
  • La rentabilité des capitaux propres est un ratio financier qui mesure la capacité d’une entreprise à générer des profits à partir des fonds propres investis par les actionnaires.

Deuxièmement, il est habituel d’ajouter au CMPC une prime de risque. Cette dernière peut être issue de nombreux arguments pouvant affectés la croissance futures de l’entreprise. En voici 3 exemples courants:

  • Le type d’entreprise (cotée ou non-cotée): un ajustement est souvent recommandé pour les entreprises non-cotées du fait que leurs titres ne sont pas négociables sur le marché des capitaux. On parle ici de titres non liquides.
  • Le type de secteur: les évolutions technologiques redéfinissent les environnements concurrentiels de bien des industries, poussant les entreprises à se redéfinir régulièrement et mettant certaines entreprises refusant le changement en grand péril.
  • La taille: il peut arriver que les entreprises doivent atteindre un seuil de taille critique afin de rester compétitives à long terme. Autrement dit, il est parfois nécessaire d’ajouter une prime de risque reflétant les incertitudes sur les capacités de réaction d’une entreprise potentiellement en manque de ressources.

Un contexte économique volatile

S’ajoutent à ces considérations une véritable révolution technologique accompagnée d’une conjoncture imprévisible offrant donc peu de visibilité sur la prise en compte des risques futurs. Aujourd’hui plus que jamais, la méthode DCF est donc plus difficile à mettre en œuvre puisque les projections sur lesquelles elle se base tiennent sur des hypothèses de plus en plus nuancées.
La valorisation d’entreprise ne peut ainsi plus se baser uniquement sur des projections incertaines, et doit impérativement prendre en compte d’autres méthodes plus statiques établies en fonction des données historiques des entreprises.