Comment le marché des fusions-acquisitions a-t-il évolué l’année passée ?

Selon Thomson Reuters, avec 245,8 milliards de dollars, les transactions de M&A ont bondi de 50% en 2017 dans le monde. Ce qui fait de 2017 le meilleur millésime des dix dernières années. Et cette tendance au niveau mondial se retrouve aussi dans les PME suisses en 2017, puisque le nombre de transactions a été en hausse de 5,2% avec 201 transactions facilitées par des conditions exceptionnelles de financement avec des taux bas et des liquidités abondantes.

Parallèlement à ce cadre favorable qui encourage les fusions-acquisitions, certains secteurs doivent faire face à de nouveaux défis qui poussent les acteurs à effectuer des rapprochements d’entreprise.

Le secteur de la boulangerie est un excellent exemple, puisqu’il a une tendance à se consolider avec l’arrivée, il y a quelques années, de grands acteurs semi-industriels qui ont accéléré la diminution des artisans boulangers indépendants.

On compte en effet aujourd’hui 1’500 artisans-boulangers en Suisse contre 4’600 dans les années 80. Cette profonde mutation s’explique principalement par la guerre des prix qui se livre sur ce marché. Elle est illustrée par la fermeture pure et simple de 75 boulangeries par an et le rachat des indépendants par des grandes chaines.

La baisse des prix naît en premier lieu de l’utilisation massive des produits surgelés fabriqués à bas coût principalement dans les pays de l’est. Le phénomène est tel que près de 120’000 tonnes de produits de boulangerie sont entrées en Suisse en 2016, soit un bond de plus de 3’000% en 15 ans.

Un autre facteur qui a tendance à tirer les prix vers les bas est la construction de grands laboratoires de préparation qui permettent de limiter le besoin de main-d’œuvre, principal poste de charge dans la fabrication des produits puisque les salaires de production représentent 24% de la composition du prix du pain d’une boulangerie-pâtisserie-confiserie.

Enfin, le tourisme d’achat a eu un impact négatif sur les acteurs des zones frontalières lorsque le franc était au plus haut, mais semble se résorber avec la remontée des taux de change.

Dans ce contexte, la croissance externe aura pour double avantage de permettre de gagner des parts de marché dans un contexte de croissance molle, voire négative et aussi de faire des économies d’échelle en amortissant les gros laboratoires de préparation et en industrialisant la production.